mardi 22 avril 2014

Elles pensent vivre avec des démons

PARANORMAL. Tout est revenu à la normale à la Cressonnière, dans les Ardennes. Les objets ont cessé de s’y déplacer et les couverts de se planter dans les murs. Les mauvais esprits continueraient cependant d’y rôder.
Les murs en torchis sont si délabrés qu’on se demande comment ils tiennent. Une porte en bois délavé donne accès à la pièce de vie : une petite cuisine sombre. Trois cages à oiseaux sont suspendues au plafond, des chats s’y prélassent. Un fil est, quant à lui, tendu au travers de la pièce, supportant ce qui s’apparente à un amas de linge sale.
Deux vieilles gazinières occupent l’âtre. Trois réfrigérateurs hors service font office d’étagères. Çà et là, des gamelles bosselées contenant des croquettes, des statuettes de la Vierge, un poste de TSF. Une photo encadrée aussi, celle d’un chat étripé. «  Je l’aimais bien ma pupuce, s’exclame Denise, la maman de Frédéric. C’était une chatte angora intelligente. Je l’ai retrouvée dans cet état après qu’un camion poubelle ne lui passe dessus.  »


« Je suis venue au monde dans la malédiction »

Assise en bout de table, Rosa Caussionnart semble ne pas prêter beaucoup d’attention aux paroles de sa fille. Rapidement agacée, elle lui coupe la parole, s’en tient à l’essentiel. «  Ce qui s’est passé ici est du domaine du paranormal  », déclare-t-elle, avant de se refermer soudainement comme une huître. «  C’est trop grave pour le raconter.  »
Denise, qui trépigne, finit par oser : «  C’est de la magie noire ici, Madame. C’est le gamin qui était visé.  » «  C’est bien pire qu’au Moyen âge, se laisse piéger Rosa qui repart de plus belle, parce que personne ne nous croit plus. Je suis venue au monde dans la malédiction, prétend-elle, mais je ne l’ai compris que tard  ». Après les événements de 1987, précise-t-elle. «  Après que les fourchettes font bzz quand elles se piquaient.  »
La mamie de Frédéric se rappelle «  d’un tas de trucs qui voltigeaient. Des casseroles, des louches… Il fallait voir le travail, tout filait comme ça !  » À l’en croire, «  ce n’était pas à la vue de tout le monde  ». Et puis d’un coup, plus rien. «  Sauf qu’ils étaient autour de moi.  »
Rosa explique être sous la domination de démons. «  Ils sont là, autour de moi, invisibles. Ils me ruinent  », se plaint-elle. «  Je suis dans une noirceur terrible ! Ils viennent dans mon lit, ils me font souffrir ! Au point que j’en ai du mal à marcher.  »

« Évidemment, ça n’est pas pénal, c’est criminel ! »

La vieille femme s’en est ouverte au procureur de la République, auprès duquel elle a porté plainte, il y a quelques années. «  Il m’a dit que ce n’était pas pénal  », se souvient-elle. «  Évidemment, puisque c’est criminel ! Il y a toute une équipe, une secte diabolique, qui cherche à me faire mourir.  »
Si elle tient bon, c’est grâce à Jean Paul II. «  Je suis sous sa protection, je ne crains presque rien  », se vante-t-elle. Et de montrer l’ongle de son pouce droit, «  qu’il m’a miraculeusement réparé, après qu’il s’est fendu en deux.  »
Bien que venus de toutes parts, les médiums n’ont pas eu la même efficacité il y a vingt-sept ans. «  Ils ont tenté de nous protéger avec des sorts, mais les membres de la secte détruisent tout quand ça s’estompe avec le temps… C’est Satan, conclut Rosa, s es démons habitent ici. Je ne connaîtrai jamais le bonheur, je suis au bout de la vie.  »
Depuis l’autre coin de la pièce, Denise opine du chef avant de se mettre à hurler plus fort que le chien dans le but de le faire taire.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/video-elles-pensent-vivre-avec-des-demons-ia0b0n335951
La Cressonière de Viel Saint-Remy n'est plus... par UnionArdennais

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